Un championnat du monde à oublier.
Chaque année, le championnat du monde est une compétition importante et j'ai toujours réussi à me transcender lors des derniers évènements. Malheureusement, je n'ai pas réussi à le faire cette année. Et pourtant, cette compétition comptait énormément pour la qualification Olympique.
Vous vous demanderez alors, mais pourquoi tu n'y es pas arrivé cette année ?
Je vais tout vous expliquer.
Nous sommes arrivés à Rock Hill avec l'Équipe de France le dimanche soir ou plutôt dans la nuit du dimanche au lundi vers 1h30 du matin dû à un retard de vol. Le voyage ne commence pas de la meilleure des manières.
Des essais non-officiels avaient lieu le mardi et mercredi après les compétitions des challenges sans avoir d'horaires précis. Le mardi, l'organisation décida d'annuler notre séance d'essai pour des raisons que l’on ignore. Le mercredi un gros orage a lieu à Rock Hill et les compétitions challenges ont dû être annulées donc une nouvelle séance d'essai qui n'a pas lieu.
Nous voilà déjà jeudi, veille de course et surtout jour d'essais officiels cette fois-ci. Nous sommes alors sûr de pouvoir rouler, mais n'avons que 1h d'essais pour connaître la piste, se caler dans les passages, se caler dans la grille de départ, etc...
Au bout de 30 minutes d'essai, l'UCI décida d'interrompre notre séance d'essai, la deuxième ligne était devenue trop dangereuse, le coucher de soleil étant pile dans la direction de la deuxième ligne droite. L'UCI nous met en pause durant 30 minutes le temps que le soleil se couche avant de nous laisser reprendre.
Je finis cette séance d'essais dans le flou total, sans avoir pu travailler les points évoqués en amont avec mon entraîneur.
Vendredi, premier jour de compétition avec le Round 1 et les 1/8 de finale. Nous avons une nouvelle fois une heure d'essais, mais c’est à ce moment donné compliqué de vraiment travailler spécifiquement sur la piste. En effet, les essais lors de jour de course servent plus à s'échauffer qu’à réellement travailler des points précis.
Comme çi tout cela n’était pas suffisant, ma cheville se réveille et me provoque des gènes douloureux depuis que je me suis réveillé, peut être dû au stress et/ou à la pression de l'évènement...
Round 1 : Je me retrouve au premier tour avec Jeremy Rencurel un autre français, il part mieux que moi, fait la course devant, je fais le tour dans sa roue et termine 2ᵉ.
Une pause de quasiment trois heures entre le Round 1 et les 1/8 de finale. Je prends donc le temps de bien m'alimenter et je décide d'aller en tribune voir les LCQ.
1/8 de finale : Mon premier tour aux côtés de Jérémy m’avait permis de réaliser un bon temps, ce qui me permet de choisir en premier. Je me retrouve alors au couloir numéro 1, je fais un bon départ et vire vite en tête en sortant du premier virage, place que je concède jusqu'à l'arrivée. Malheureusement, malgré cette première place, le tour ne fut pas bon avec beaucoup d'erreurs et des crampes qui ont commencé à apparaitre dans le deuxième virage. Le temps ne sera pas le meilleur, mais l’essentiel est là : je suis qualifié pour le deuxième jour de compétition !
Fin de journée, nous rentrons à l'hôtel afin de récupérer et être en forme pour le lendemain, mais avant ça, nous faisons un petit arrêt pour manger avec les athlètes qualifiés pour le lendemain.
Samedi, deuxième jour de compétition et journée la plus importante avec les 1/4, les 1/2 et les finales.
Je me réveille en me sentant fatigué, je n'ai pas super bien dormi, mais je suis habitué, c'est souvent comme ça avant les compétitions.
Je m'échauffe bien et retrouve des bonnes sensations sur le warm up.
1/4 de finale : Je n’ai d’autre choix que de me positionner au milieu de la grille de départ (au couloir numéro 5), le temps de mon 1/8 de finale n'étant pas très bon.
Un départ moyen, je me touche avec un colombien et un Suisse sur la première bosse, je temporise et me retrouve quatrième en fin de première ligne. Toutefois, je suis à l'extérieur et n'arrive pas à m'imposer dans le premier virage, j'en sors septième. Place que je vais garder jusqu'à la ligne d'arrivée.
Pleins de questions se posent après la course, mais la plus importante a été " Pourquoi tu ne t'es pas engagé à 100% ? "
7 mois que je traîne une grosse entorse à la cheville, 7 mois que mon quotidien est gêné par cette cheville, 7 mois que j'adapte mon entraînement constamment, pour au final ne pas réussir à m'engager à 100% et à tout donner quand il le faut… ça fait mal.
Aussi, le fait de n'avoir pas eu beaucoup de temps de roulage suites aux annulations des essais supplémentaires a impacté mon engagement et efficacité sur la piste.
La décision Olympique aura lieu le 5 juin, nous verrons à ce moment-là, mais avec cette contre-performance, mes espoirs s'envolent.
À très vite.
Arthur PILARD
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