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UNE ANNÉE COMPLIQUÉE MAIS ENRICHISSANTE

Photo du rédacteur: Arthur PilardArthur Pilard

Tout commence le 02 octobre 2023.


Nous sommes en Argentine pour les dernières manches de Coupe du Monde. Première séance d'essai sur la piste, au bout de 15 minutes, je m'élance en troisième ligne droite, une erreur technique me fait chuter et tout bascule. Rapidement prit en charge par le médecin et kiné de l'Équipe de France, je comprends assez vite que ma cheville est dans un mauvais état. Direction l'hôpital local en ambulance avec le kiné afin de passer des examens. L'ambulance et l'hôpital ne font pas rêver, très loin de ce qu'on a en France et c'est à ce moment-là qu'on s'aperçoit la chance que nous avons de vivre en France. Les examens terminés, verdict du médecin "tout va bien, vous n'avez rien de cassé, vous pouvez rentrer". Avec le kiné, nous sommes un peu surpris, ça doit être une grosse entorse, on montrera les images au médecin de l'équipe en rentrant à l'hôtel. Verdict du médecin de l'équipe "arrachement osseux". Ça parait bizarre, mais je suis soulagé de cette information. Je ne souffre pas pour rien.

MA CHEVILLE QUELQUES HEURES APRÈS LA CHUTE.


Immobilisation pendant la nuit et le lendemain matin, le médecin part me chercher une botte de maintien, une botte locale, une fois de plus rien à voir avec ce qu'on peut retrouver en France.

LA BOTTE DE MAINTIEN.


Quelques jours passes, je me sens de mieux en mieux et je pense de plus en plus à rouler le premier weekend de compétition. Nous continuons les soins plusieurs fois par jour.

MA CHEVILLE A J+2.


Vendredi, jour d'essai officiel. Avec l'accord du médecin de l'équipe, nous décidons d'essayer de rouler. Le kiné me fait un strap de maintiens pour éviter que ma cheville ne bouge de trop, je galère presque à fermer ma chaussure de vélo. L'objectif est clair, on y va progressivement, on voit ce que ça donne à chaque étape et s'il y a la moindre hésitation, on arrête. On commence par les deux roues au sol. On valide et on passe à l'étape suivante qui est de lever une roue. On valide et on passe à l'étape des sauts, c'est validé aussi. On passe donc à la dernière étape, les départs. Je sens que ça va être compliqué d'être à 100% mais j'ai envie d'essayer la compétition le lendemain.

MA CHEVILLE A J+4(jour des essais officiels).


Jour de compétition.

Les essais se passent et je sens le même problème que la veille et je n'arrive pas à rentrer dans une cadence de pédalage haute, ça risque d'être compliqué, mais je ne perds pas espoir.

Round 1 : Étant bien classé au général, je me retrouve bien placé sur la grille de départ et dans une manche ouverte, j'y crois. Course très compliqué, j'abandonne dans le premier virage, n'étant pas à 100%, je n'ai pas réussi à m'engager. Je prends également la décision d'abandonner ce premier weekend de compétition.

MA CHEVILLE A J+7.


Je continue les soins kiné toute la semaine, plusieurs fois par jour, pour être dans le meilleur état possible lors du second weekend de compétition.

SOIN AVEC LE KINÉ.


Après réunion avec le staff de l'équipe de France, je décide de ne pas m'aligner au départ du second weekend de compétition.


Vous allez vous demandez pourquoi je ne suis pas rentré directement ?


Nous étions dans une période de qualification olympique, j'étais dans une bonne dynamique (1 podium au championnat du monde, 1 podium en coupe du monde, 4 finales sur les 5 étapes de la coupe du monde). Je voulais donc continuer dans cette dynamique, continuer de marquer des points. Surtout qu'en Argentine, nous avions deux weekends de compétition, donc potentiellement, 4 chances de marquer des gros points. Voilà ce qui m'a incité à essayer de rouler. Sur le moment, je n'ai pas pensé aux conséquences que ça pouvait engendrer...


Dès mon retour en France, je pars faire des examens complémentaires.

  • 17/10/2023 : Échographie : Qui révèle une rupture du ligament talofibulaire antérieur avec un arrachement osseux et une entorse du ligament collatéral médial.


Un mois plus tard, ma fiche reste gonflée et les douleurs sont toujours présente, je pars une nouvelle fois faire d'autres examens.

  • 13/11/2023 : IRM : On détecte en plus une lésion ostéochondrale du dôme du talus dans son coin supéro médial.


Nous sommes donc mi-novembre et la saison de coupe du monde reprend mi-février, je n'ai toujours pas attaqué ma préparation. Il va donc falloir prendre une décision. Soit, je prends soin de ma cheville et je rate encore 4 épreuves de coupe du monde, ce qui peut me coûter ma place aux Jeux Olympiques, ou je sers les dents et je pars en Océanie faire les 4 épreuves.

Après un long temps de réflexion et la douleur est remplacé par une gêne, je décide de reprendre les entraînements.

En collaboration avec mon entraineur et le staff de l'équipe de France, nous décidons une reprise en douceur du BMX, en suivant des étapes. Rapidement, je m'aperçois que je ne suis pas gêné sur le vélo et que sur cette partie, je peux m'entrainer à 100%. Enfin du positif dans cette histoire.


  • 30/11/2023 : Infiltration sous radioscopie afin de "masquer" la douleur durant une longue période. J'ai vraiment senti une différence après avoir fait ce traitement, la gêne étant toujours là, mais je me sens mieux.


Les entraînements se déroulent très bien, le seul problème va être en musculation. Ma cheville étant encore bien gonflé et l'œdème ne voulant pas s'en aller, je n'ai donc pas de mobilité. Je suis assez restreint dans ce que je dois faire et je ne peux pas avoir de rebond sur la cheville pour cause de douleurs.

  • 21/12/2023 : Viscosupplémentation (Injection d'acide hyaluronique) qui vise à lubrifier, nourrir et protéger l'articulation. Je ne ressens aucune amélioration après ça...


2024


Reprise de l'entraînement le 2 janvier. J'ai 1 mois avant de partir en Nouvelle-Zélande et 1 mois et demi avant la première coupe du monde. Ce mois de préparation est synonyme d'adaptation. On est sans cesse en train de s'adapter aux exercices que peut subir ma cheville, c'est contraignant et je sens que ma préparation n'est pas optimale.


  • 29/01/2024 : Départ pour 1 mois avec un weekend de compétition en Nouvelle-Zélande et un autre en Australie.


Avoir des températures estivales au mois de février n'est pas une habitude chez nous, mais ça fait vraiment du bien 🙂

Les deux weekends de compétition ne se passent vraiment pas bien, je ne me sens pas au niveau, je n'arrive pas à m'engager quand il le faut.

En rentrant, je décide d'arrêter toutes les compétitions (sauf les coupes de France) afin de me préparer correctement pour le championnat du monde.


  • 29/02/2024 : Nouvel examen, mais cette fois-ci, on fait une arthrographie. Elle permet de détecter une lésion du cartilage. La liste s'allonge avec une lésion au niveau de mon cartilage.


Après ça, je vois donc plusieurs chirurgiens pour savoir ce qu'on peut faire.

Un premier chirurgien, me parle d'une potentielle greffe de cartilage et que j'en ai pour minimum 6 mois d'arrêt. Niveau timing, on n'est pas bon.

Je prends donc rendez-vous avec un second chirurgien, sa méthode de travail ne m'inspire pas beaucoup, je passe vite à autre chose.


La saison se passe, les courses s'enchainent et je continue de m'entrainer pour être prêt au championnat du monde.


Le championnat du monde se déroule mal, encore un manque d'engagement de ma part. La cheville est-elle le problème ? La pression des Jeux Olympiques ? Peut-être l'accumulation de plusieurs facteurs.


Le rêve olympique s'envole, mais je suis tout de même remplaçant et je ferai partie de cette équipe de France.

Mon objectif est clair quand le sélectionneur me nomme remplaçant, aidé les trois athlètes masculins à être prêt lors du jour J.

Juste après ça, le championnat d'Europe a lieu. J'y vais sans grande envie, mais une fois la compétition lancée, je me sens très bien et très fort. Je remporte le titre.

PODIUM DU CHAMPIONNAT D'EUROPE.


  • 14/06/2024 : Nouveau rendez-vous avec un chirurgien, son analyse et sa proposition d'opération me plait, on programme donc une opération qui aura lieu le lundi 07 octobre, juste après le championnat de France. J'en profite aussi pour faire une nouvelle infiltration sous radioscopie. Je sentais que la première ne faisait plus effet et qu'il fallait en refaire une autre pour assurer la préparation olympique ainsi que la fin de saison.


Depuis le rendez-vous avec le chirurgien, j'ai vraiment mis ma cheville de côté et je m'entraine comme ci, je n'avais rien. La préparation olympique se déroule très bien. J'intègre à cette préparation, deux manches de coupe de France, que je remporte. Les Jeux Olympiques se déroulent, nous vivons un moment historique avec le triplé de Joris, Sylvain et Romain. C'était notre rêve à tous mais surtout l'aboutissement de quatre olympiades bredouillent du côté masculin. La fierté de tout un peuple. De la s'enchaine 3 jours de médias pour eux, j'en fais une avec eux avec la visite de plusieurs "fan zone", d'un tour au village olympique et pour finir l'invitation au Stade de France pour voir la finale du 100 m. Des évènements qu'ont auraient jamais pu voir sans leurs médailles.

Forcément, sachant mon niveau pendant cette période, sachant mon niveau avant ma blessure, j'ai un moment de tristesse et je me suis dit que ça aurait pu être moi. Mais, finalement, ces gars-là le mérite bien plus que moi. Allons fêter ça ensemble plutôt.


Après ça, quelques jours de vacances avant de retourner à l'entrainement afin de finir ma saison de la meilleure des façons.

  • 2 manches de coupe d'Europe (1 podium et une 5ᵉ place)

  • L'open de Troyes que je gagne

  • 2 manches de coupe de France que je gagne aussi.


Et là, l'objectif de la fin de saison, le championnat de France. L'objectif était clair, remporter le titre. Sachant les trois olympiens absents, ça enlève déjà du monde.

La compétition se déroule de la meilleure des manières, je remporte le titre sur le tour chrono et sur la course.

PODIUM DU CHAMPIONNAT DE FRANCE.


Ma fin de saison m'a vraiment fait du bien comparé à mon début de saison un peu chaotique.


Maintenant place à l'opération, enfin !


L'opération se passe très bien, j'ai une anesthésie locale, je demande donc au chirurgien si je peux observer ce qu'il fait comme tout est diffusé sur une télé. Il accepte et m'explique en même temps ce qu'il me fait, c'est un moment sympa. Il m'a donc retiré un bout de cartilage qui était décroché, m'a tout nettoyé et a fait des micros perforation dans l'os afin de créer un saignement et refaire le cartilage naturellement.



LA BOTTE N'A RIEN À VOIR AVEC CELLE DE L'ARGENTINE.


Désormais, place à un mois et demi de botte et un mois et demi de rééducation.


Rendez-vous en 2025






 
 
 

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